L’acte d’écriture est un tracé produit par l’enfant. Par les outils du « Bon Départ« , l’enfant apprend le tracé des lettres qu’il va mémoriser par le geste, puis tracer au crayon lui-même. Le fait de reproduire un tracé en se crispant pour ne pas « dépasser » n’est en rien une production de l’enfant. C’est comme si on donnait à un jeune enfant un modèle de bonhomme en pointillés à reproduire, au lieu de le laisser tracer lui-même le dessin.
Il me revient une anecdote: appelée dans une école pour le suivi d’un enfant de 7 ans l’enseignante me montre avec lassitude le cahier d’écriture de l’élève, se désolant du fait qu’il ne suit pas les tracés pointillés qu’elle lui propose. Je l’interroge alors sur ses observations du comportement de l’enfant. Très spontanément elle me dit : ‘si vous voyiez comme il transpire !’
Et oui, ce jeune enfant mettait une énergie démesurée à suivre la consigne … sans y parvenir. Délié de cette obligation il s’est engagé dans une écriture personnelle, certes hésitante en ses début mais dont il formait librement les jambages.
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J’ajouterai que la proposition faite dans le processus d’apprentissage de ‘tracer la lettre avec l’index les yeux fermés avant de procéder au tracé au crayon, permet à l’élève de se forger une image interne de la lettre ou du groupe de lettre. Cette ‘image mentale’ constitue pour lui la meilleure garantie de pouvoir reproduire le geste sans erreur.
Le pointillé, quant à lui morcelle le geste, empêchant par là même la construction interne du mouvement total qu’il faudra rapidement intérioriser puis automatiser pour devenir un scripteur habile.
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