
Après 3 semaines d’école, la petite Clémence est « capable » de lire : « la poule est dans le jardin ».
Pensez-vous qu’elle lit ? Elle pourrait aussi bien vous lire « la cocotte est dehors » ! Dans sa tête, cela serait juste, puisqu’elle décrit de mémoire la phrase qu’on lui a fait croire qu’elle lisait !(1) En 3 semaines, la voilà donc capable de reconnaitre les digrammes ou et in, la syllabe inversée ar et le son ê dans sa graphie trigramme ! Chapeau, l’artiste !
Il me semblait pourtant que dans ses directives de 2018/2019, le groupe de travail « Pédagogie et Manuels scolaires » du Conseil scientifique de l’Éducation nationale, sous la direction de Stanislas Dehaene, recommandait l’apprentissage du code, or nous sommes clairement dans un apprentissage de mémorisation de mots.(2) (3)
Quand la petite Clémence commencera à mélanger les phonèmes non acquis, les syllabes inversées et non inversées avec les digrammes, quand elle n’aura plus envie d’apprendre parce qu’elle trouvera cela trop difficile, on l’enverra chez l’orthophoniste. La petite Clémence croira que le problème vient d’elle et n’aura plus confiance en elle, mais personne n’ira dire à l’enseignant que sa méthode est dépassée !
Vous qui lisez ces lignes, sachez que le procédé phonomimique d’Augustin Grosselin n’a jamais engendré le moindre trouble dyslexique… Dommage qu’on ne lui donne pas l’audience qu’il mérite !
(1) Un exemple en vidéo d’une « lecture-récitation« .
(3) Ces directives ont été suivies pour l’écriture du livre de l’enfant « Je deviens lecteur, je deviens lectrice », paru chez Chronique Sociale en 2021.

