Notre amie Nicole rencontre deux fois par semaine un groupe de femmes marocaines dans une maison de quartier à Bruxelles.
Nicole a d’abord été une dizaine d’années institutrice de CP (1ère primaire en Belgique), puis graphothérapeute. On peut réécouter son interview ici.
Elle a depuis un an entrepris d’aider des femmes étrangères vivant à Bruxelles à apprendre à lire et à écrire le français. Vaste tâche, avec des femmes qui n’ont pas le même niveau linguistique, et qui pour beaucoup n’ont jamais l’occasion de parler notre langue, puisque confinées à la maison, ou faisant les courses dans des lieux où l’on ne parle pas français. Certaines ne parlent donc français que lors des rencontres avec Nicole.
Pour avoir assisté à un cours, je dirais plutôt une rencontre – le terme est mieux adapté-, je peux dire qu’il se vit quelque chose dans ce petit groupe de femmes. Sans doute pas des progrès spectaculaires dans la langue de Molière, mais une rencontre entre femmes qui ont plaisir à se retrouver, ce qui est déjà beaucoup !
Les phonèmes sont étudiés en français, on fait alors des listes de mots connus par ces femmes contenant le phonème, puis on construit des phrases contenant le phonème sur des sujets qui touchent la vie de ces femmes. Nicole pousse la finesse en proposant des petits ateliers en groupe de 2 ou 3, présentés de manière ludique, puis les phrases composées ensemble sont écrites au tableau, puis copiées, puis déclinées avec des pronoms personnels variés, le tout dans un climat de grande simplicité, sans la moindre pression d’évaluation ou de notation.
Le plus difficile reste pour ces femmes de se parler entre elles pendant le cours en français.
Nicole s’adapte aux absences des unes, aux retards des autres, mais le bilan est très positif, quand on voit tous les sourires à la sortie. Une goutte d’eau ce cours, oui, mais une goutte d’eau indispensable à un début d’intégration ! Merci à toutes pour ce bon moment en votre compagnie !