musique

A la fin du 19ème siècle, le « procédé phonomimique » était tellement reconnu qu’on en fit même une application à la musique. Ce n’est sans doute pas extrapoler que de penser que de là naquit la Méthode Ward puis la Méthode Martenot.

Extrait de « Enseignement pratique, journal pédagogique et scolaire,-  1898-06-12  -A3/N37 » Documentation BNF :

« Il s’agit d’un procédé pour enseigner les intervalles musicaux. Il est, comme on va le voir, d’une application très facile. Les lecteurs de l’Enseignement Pratique, qui ne le connaissent pas encore et qui l’expérimenteront, me sauront certainement gré de le leur avoir indiqué.

Je dois dire tout d’abord que je l’emprunte à un excellent ouvrage : l’ Instituteur et l’élève musiciens (1). Cet ouvrage fait marcher de front l’étude de la notation en chiffres et celle de la notation usuelle. Les difficultés y sont graduées avec un art remarquable. Les explications, les conseils sont nombreux et très clairs. Les chants ont presque tous un haute portée morale et sont parfaitement appropriés à l’âge des enfants. On peut dire, sans exagération, que c’est un chef d’œuvre de pédagogie musicale.

Et maintenant, voici les éléments du procédé en question, qui peut d’ailleurs être adopté aussi bien par les partisans que par les adversaires de la musique chiffrée, car il n’est lié à aucun mode de notation.

Le maître, placé en face des élèves, qui ont les yeux fixés sur lui, tient la main droite à la hauteur des épaules, la paume tournée vers le corps, le poing tout d’abord fermé.

  • Le pouce levé,                                             cela voudra dire 1er degré  ou do
  • le pouce et l’index                                           »          »       2ème  »       ou
  • le pouce, l’index et le médius                        »          »       3ème   »       ou mi
  • les 4 doigts (la main moins le pouce)           »          »       4ème   »       ou fa
  • les 5 doigts (la main ouverte)                         »          »       5ème   »      ou sol
  • le 1er et le 5ème doigt (pouce et auriculaire)        »       6ème    »     ou la
  • le 5ème doigt seul (l’auriculaire)                   »          »       7ème    »      ou si

Pour les sons plus aigus ou plus graves que ceux de la gamme type du médium de la voix, on fait les mêmes signes, mais en portant la main à la hauteur de la tête pour les sons aigus et au dessous des épaules pour les sons graves. On indique les notes diésées ou bémolisées en portant la main respectivement vers la droite ou vers la gauche.

On fait d’abord étudier par ce procédé do, ré, mi (nom et intonation), puis do, ré, mi, fa, sol, puis la gamme entière, puis les divers intervalles.

Ai-je besoin d’ajouter qu’il ne doit pas être employé exclusivement, et que les enfants doivent être exercés à chanter les intervalles en lisant les notes (en chiffres, en lettres ou sur la portée)? Mais il fait une diversion agréable dans la leçon de chant : il ne nécessite pas même la craie et le tableau noir; aussi permet-il d’utiliser quelques minutes laissées libres par suite d’une circonstance quelconque et qui, sans cela, seraient peut-être perdues. En outre, il a le précieux avantage de ne pas obliger le maître à détourner la tête pour suivre au tableau avec une baguette les signes représentatifs des sons. Le maître a ses élèves devant lui et en quelque sorte dans sa main; il leur est impossible de ne pas être attentifs.

« Les exercices de phonomimie menés rapidement et joyeusement font le bonheur des élèves, qui commencent ainsi dans les meilleures conditions possibles leurs études musicales » et font de rapides progrès. »

signé: Lévêque, directeur de l’école publique de Semur (C-d’Or)

(1) Association Galiniste; Le maître et l’Élève musiciens.

Cours préparatoire 0fr.50  Cours élémentaire 1fr. Cours moyen 1fr50. Cours supérieur 1fr20 Office de publicité Lebègue et Cie, Ed. 25 rue de Lille, Paris

On peut se procurer à la même librairie la Phonomimie musicale complète , 0f10.


On pourrait aussi rechercher  « la phonomimie musicale », par pascal Guilhot, d’après le système de J.Cahen, avec les modifications adaptées à l’orphelinat Prévost – 1887

L’orphelinat Prévost, à Cempuis (60)  était un établissement expérimental d’éducation libertaire. Il fut dirigé de 1880 à 1894 par Paul Robin.Il fait actuellement partie de l’œuvre d’Auteuil,( autrefois OAA)


La méthode Kodaly , répandue en Amérique du Nord, reprend les mêmes intuitions, en travaillant il me semble davantage sur le geste du rythme mélodique.