école à la maison
Ecole à la maison: étude sur la miscibilité des liquides

Les motivations du choix de l’école à la maison sont extrêmement variées: cela va de la raison médicale à l’obligation de faire face à un problème que rencontre l’enfant, comme un problème de harcèlement, ou quand les parents ont fait un choix de vie qui fait que l’enfant ne peut aller à l’école, par exemple vivre sur un bateau…

Il y a aussi des parents de plus en plus nombreux qui font simplement le choix de vivre cette aventure pour le plaisir de passer du temps avec leurs enfants, pour leur transmettre un enseignement de qualité. Il est hélas unanimement reconnu que l’enseignement se dégrade en France, il suffit pour cela de consulter les résultats des enquêtes PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves).

Je parle ici des parents qui décident d’instruire eux-mêmes leurs enfants, avec les méthodes de leur choix. Les enfants inscrits au CNED* sont certes scolarisés à la maison, mais l’enseignement est dispensé par des professeurs et l’inscription au CNED est une inscription équivalente à celle que l’on fait dans un établissement scolaire.

Nous avons nous-mêmes fait « l’école à la maison » avec nos enfants jusqu’au CM2, avec deux motivations essentielles :

  • l’enfant se construit dans le jeu, or la part du jeu à partir du CP est assez inexistante à l’école
  • la lecture s’apprend aisément du 1er coup avec la phonomimie, mais ça tourne à la galère en cas d’échec avec d’autres méthodes moins adaptées et qu’il faut rattraper ce qui n’a pas fonctionné. Peu d’écoles enseignent la phonomimie et l’écriture chantée, que nous voulions utiliser avec nos enfants.

Les résultats dix ans après sont plus que positifs : nos enfants ont fait des études, ont des amis, une vie sociale, une grande autonomie et toujours une grande liberté de penser. Deux ont continué la musique, tous les 3 sont bien « dans leurs baskets »… On nous avait tellement promis des cancres et des asociaux !

Faire l’école à la maison permet de faire plus rapidement les enseignements scolaires, de les faire autrement, de les faire plus à fond, et en même temps de libérer du temps pour le jeu, la musique, la lecture, le sport, la balade, le bricolage… Les enfants travaillant seuls deviennent autonomes et travaillent pour eux-mêmes, non pour des notes, ils développent une grande curiosité…

Si le tableau parait idyllique, il faut rester cependant réaliste : faire l’école à la maison exige une grande disponibilité, beaucoup de patience. C’est entrer dans une relation très forte avec l’enfant : on ne devient pas le maître ou la maîtresse, on devient les parents qui instruisent leurs enfants, au sens de la pédagogie naturelle  dont  parle   Céline Alvarez(1): le plus grand enseigne le plus petit. Les enfants entre eux aussi apprennent à travailler ensemble, parfois le plus grand fait la dictée au plus jeune…

Faire l’école à la maison, c’est un projet qui se mûrit, qui se prépare, qui se porte par les deux parents. C’est un projet qui veille à ne pas isoler l’enfant, ni à vouloir en faire un surdoué, ou à lui faire croire qu’il est supérieur, ou que l’école ou la société serait mauvaise … C’est simplement penser que pendant des siècles les enfants ne sont pas allés à l’école, et que si l’école a eu l’immense mérite de sortir les enfants des usines, elle n’a pas le monopole de l’éducation.

L’école à la maison, il faut surtout avoir grand plaisir à la faire! L’école à la maison, c’est surtout du plaisir pour les petits comme pour les grands!


*CNED : « Centre National d’Enseignement à Distance »

(1) on peut relire à ce sujet le chapitre sur « l’indispensable guidance de l’autre », page 73 et suivantes. Le terme ‘pédagogie naturelle‘ est employé à la page 83. -Céline Alvarez, ‘les lois naturelles de l’enfant’ Editions ‘les Arènes’ 2016

école à la maison 2

Apprendre par le jeu:

Voici un exemple assez parlant:

  • un enfant compte ses poids, pèse, compte sa monnaie
  • un enfant nomme les objets, apprend le vocabulaire de la relation, forme des phrases: »bonjour Monsieur, je voudrais 3 pommes… »
  • le plus jeune participe au le jeu avec les autres.

Que de notions apprises de manière ludique et donc durable! Ces enfants travaillent !