Rappelons qui est Édouard Séguin (1812-1880). Il est celui qui a observé Victor, l’enfant sauvage de l’Aveyron, dont s’est occupé le Docteur Itard. Médecin, psychiatre, physiologiste, le Docteur Seguin fut surtout le pédagogue des personnes handicapées mentales, d’abord en France, puis aux États-Unis. C’est lui qui préconisa la leçon en trois temps, qui est la base de tout apprentissage dans la pédagogie montessorienne.
La leçon en trois temps se résume en trois verbes: nommer, montrer, identifier.
Voilà comment selon ce plan se déroule une leçon de lecture de la « Boîte à lettres » :
- L’adulte nomme la lettre : leçon avec la carte de phonomimie
- L’enfant la montre : au tableau l’enfant reconnait le phonème par l’oreille (j’entends « i »), par la vue (je vois « i »), et par le geste (ce geste dit « i »). C’est parce que l’enfant peut montrer le phonème par 3 canaux de connaissance que cette capacité à montrer le phonème s’enracine de manière certaine et définitive.
- L’enfant l‘identifie, la reconnait, la nomme lui-même : c’est la dictée sans crayon.
Il est donc très important dans notre façon d’utiliser la phonomimie de respecter le schéma de leçon tel qu’il est donné dans la fiche pratique. D’autres manières de faire prendraient le risque de ne pas respecter ce schéma de la leçon en trois temps qui permet les résultats qu’on connait . Apprendre aux enfants la phonomimie ou l’écriture chantée sans respecter la trame de la leçon, c’est perdre la pertinence pédagogique de la méthode.
Même schéma pour la leçon d’écriture chantée:
- l’adulte nomme la lettre en la chantant et en la traçant au tableau en grand, tandis que les enfants écoutent.
- l’enfant la montre : il va au tableau repasser avec son doigt sur le modèle, main droite, main gauche, deux mains ensemble, le reste de la classe le fait dans l’espace, tous chantent.
- l’enfant identifie la lettre : il trace seul la lettre, d’abord dans l’espace, en grand, puis sur sa table, puis enfin au crayon sur le cahier, en silence.
Là encore, le schéma de la leçon est à respecter, pour une bonne intériorisation du geste.