La phonomimie, on vous l’a déjà présentée depuis son origine, sa présentation actuelle, son apport très utile dans les apprentissages de la lecture et de l’écriture. Mais il serait réducteur de réduire la phonomime à uniquement ces apprentissages. Augustin Grosselin était une sorte de « Géo Trouvetou » de la pédagogie. Certains ont été très connus, comme la sténographie, inventée par Grosselin, la phonomimie, qui permit enfin d’abandonner réellement l’épellation b-a ba pour aboutir à la « syllabation », c’est à dire à la lecture par syllabe.
Augustin Grosselin suggère de se servir des gestes de la phonomimie pour aborder un tas d’autres notions : par exemple, après avoir étudié la lettre A , et son geste signifiant l’admiration, le maître pourra reprendre cette notion de l’admiration pour chercher autour de soi ce que l’on peut admirer; avec le « o », on parlera de la « répugnance qu’on doit avoir pour la malpropreté, des soins qu’il faut avoir de sa personne », pour la lettre « u », on donnera « des notions sur le fouet, sa composition, son usage, on parlera de la faute qu’on commet en maltraitant les chevaux et les autres animaux »…; en enseignant la lettre « e », on parlera de la respiration. »
Voilà que la phonomimie nous ouvre à une multitude de sujets intéressants à aborder avec les enfants. On pourrait faire son programme de classe à partir de l’étude des lettres selon le procédé inventé par Augustin Grosselin.
Extrait du Manuel de la Phonomimie inventée par Augustin Grosselin, Éditions Alphonse Picard, 1878, pages 10 et 11