
Des enfants d’une classe de 2e année expérimentent l’une des activités du guide. Photo : Radio-Canada/Mélissa Fauteux
Si des études scientifiques établissent un lien entre l’activité physique et un meilleur apprentissage scolaire, pourquoi les enseignants ne permettraient-ils pas aux jeunes de bouger davantage pendant les cours? C’est l’idée derrière un guide d’activité physique à faire en classe élaboré à l’Université de Sherbrooke.
Un texte de Mélissa Fauteux
À l’heure actuelle, seulement un tiers des jeunes Canadiens effectuent 60 minutes ou plus d’activité physique modérée à vigoureuses (APMV) par jour ce qui constitue la norme recommandée par l’Agence de la santé publique du Canada. C’est aussi pour faire grimper cette statistique que des étudiants en kinésiologie de l’Université de Sherbrooke ont créé « Explose dans ta pause! ».
Le guide Explose dans ta pause! Photo : Radio-Canada/Mélissa Fauteux
Ce livre est composé d’une quarantaine d’activités physiques qui sont regroupées en différentes habiletés à travailler : motrices, cognitives, sociales ou individuelles.
Bien qu’à la base, ces exercices aient été développés pour les jeunes âgés de 5 et 12 ans atteints d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), ils peuvent être utiles à tous. « Toutes nos activités, leur but, c’est d’améliorer la concentration. On a ciblé les déficits qui sont propres au TDAH, mais ce sont toutes des choses qui s’appliquent à tous les jeunes du primaire », explique l’une des conceptrices du guide, Emmanuelle de Vet, une nouvelle diplômée en kinésiologue à l’Université de Sherbrooke.
Ainsi, lorsqu’un enseignant réalise que son groupe se désorganise, il peut ouvrir son guide et choisir une activité. Par exemple, « l’excursion imaginaire » permet aux élèves, en moins de 10 minutes, d’améliorer leur coordination et leur capacité d’attention. Debout derrière leur chaise, ils doivent imiter les sons et les mouvements de l’enseignant, qui les transportent dans une excursion imaginaire dans la jungle, sous l’océan, à la ferme, etc.
Les activités permettent de travailler différentes habiletés : motrices, cognitives, sociales ou individuelles. Photo : Radio-Canada/Mélissa Fauteux
Dans la classe de 2e année de l’école primaire Saint-Barthélémy d’Ayer’s Cliff, les jeunes confirment que ces activités les aident à mieux se concentrer. « Des fois, quand je fais du français, trop de français et qu’il faut que je lise beaucoup et que j’écrive beaucoup, des fois, je perds la mémoire. Avec des activités comme celle-là, ça me permet d’être plus concentré », soutient Alexis Collin.
Ça pourrait nous motiver un peu et ça m’aiderait à garder mes yeux sur ma feuille.
« Le cadre est un peu trop rigide »
Selon Statistique Canada, plus les enfants vieillissent, plus ils sont sédentaires. Par exemple à 5 ans, ils font en moyenne 75 minutes d’activité physique par jour. De 12 à 17 ans, cette moyenne chute à 48 minutes.
« Effectivement, les jeunes ne bougent pas assez et le cadre est un peu trop rigide. On veut qu’ils soient plus performants, qu’ils soient meilleurs et que tout le monde soit à la hauteur, mais on a oublié qu’il fallait qu’ils bougent et que c’était la base dans tout ça », affirme une autre des auteurs du guide, Jessika Gardner.
Un constat que confirme l’enseignante de 2e année de cette école, Johanne Robert. « On oublie souvent l’importance de faire bouger les enfants, mais je réalise que ce genre d’activité est vraiment facile à mettre en place et que les élèves sont vraiment plus calmes après l’avoir fait. »