L’alphabet imprimé utilisé couramment dans les livres de lecture réserve quelques surprises et favorise certaines confusions. C’est le cas des lettres minuscules p, b, d, et q.
Pour aider les jeunes enfants à fixer durablement les repères qui permettent de distinguer sans erreur ces 4 lettres, nous vous proposons ce jeu pluri-sensoriel que nous avons appelé ‘Quésaco’, en référence à l’expression courante dans nos campagnes occitanes : qu’est-ce que c’est ?
Pour tout matériel, l’enfant disposera d’un bâtonnet de bois ou de plastique et d’un élastique rond, proportionné au bâtonnet.
Le bâtonnet est placé verticalement au centre du support (carton, feuille ou simplement la table) et l’élastique va se déplacer le long de cet axe pour former tour à tour, un p (en haut à droite du bâtonnet) un b (en bas à droite), un d (en bas à gauche du bâtonnet) et finalement un q (en haut à gauche du bâtonnet)
La succession des lettres suit une double logique :
- le mouvement circulaire des aiguilles d’une montre ou d’une horloge
- Elle permet d’aborder successivement les sons en terminant par la difficulté du son ‘k’ qui accepte plusieurs graphies (k,q,qu,co,ca,cu)
Une activité pluri-sensorielle
Comme toute activité d’apprentissage proposée sur ce blog celle-ci a le souci de faire jouer toutes les possibilités de l’intelligence en ouvrant systématiquement toutes les fenêtres sensorielles : la vue, l’ouïe, le toucher son sollicités ainsi que les émotions (vocabulaire évocateur)
Déroulement de l’activité
L’enfant (ou les enfants) découvre (nt) le matériel en le manipulant. Que faire d’un élastique et d’un bâtonnet ? Le parent ou l’enseignant propose de s’en servir pour jouer avec les lettres que l’on mélange souvent (le propos de l’adulte tiendra compte de l’intérêt de l’enfant pour cette activité de pré-lecture mais aussi des difficultés éventuellement rencontrées au cours des activités scolaires)
Commençons par placer le bâtonnet au centre du support et l’élastique en haut à droite du bâtonnet (lettre P, figure 1). L’activité peut commencer
- Identifions la lettre et le son représentés :
Comment s’appelle cette lettre ? Pé
Que dit cette lettre P’… (pas d’articulation avec une voyelle)
- Cherchons des mots où l’on entend ‘P’
- Où entend-on le ‘P’ (devant, au milieu, devant et au milieu, à la fin du mot)
Si les enfants jouent à plusieurs, on fixera la règle de parole : chacun son tour, sans répéter un mot déjà dit …
Pour fixer les repères on reprendra régulièrement la phrase : ‘le rond en haut à droite c’est le ‘Pé’… ou tout autre formule que l’enfant pourra se redire quand il en aura besoin.
Les gestes de la phonomimie de Grosselin (indiqués plus haut) et que l’enfant connaît s’il apprend à lire de cette façon, seront également utiles pour installer durablement les différences graphiques. Si seules les lettres p-b-d-q font difficulté, on peut n’utiliser que les quatre gestes phonomimiques qui y correspondent. La mémoire corporelle jouera sa partie.
On procèdera de la même manière pour les lettres ‘b’ et ‘d’’ en veillant toujours à la prononciation correcte des mots (il peut subsister des erreurs de langage qui seront préjudiciable à la lecture comme à l’écriture, c’est le moment de renforcer les compétences langagières)
Pour la lettre ‘q’ il faudra procéder autrement.
La variation des graphies utilisées en Français pour le son ‘K’ n’autorisent pas la libre expression des mots contenant des sons reconnus auditivement. Par ailleurs, peu de mot utilisent la lettre ‘q’ pour écrire le son ‘k’ (coq, cinq, …) sa forme la plus courante est le ‘qu’ comme dans quinze, quintal, cinquante etc… Cette forme écrite est aussi très souvent utilisée pour les phrases interrogatives : qui, que, quoi, quand, quel… (on évitera le comment !)
C’est donc le moment de poser des questions et d’entrainer les enfants à l’usage de la phrase interrogative.
Quand les 4 lettres sont identifiées, visuellement, auditivement voire corporellement et mises en lien avec des mots chargés de sens et d’affects reste à vérifier l’appropriation durable des repères mis en place. Nous vous suggérons les pistes suivantes :
–Un enfant place l’élastique à l’endroit de son choix et invite les autres à trouver des mots en lien avec le son de la lettre (inutile de dire la lettre, chacun le fait pour soi… au risque de l’erreur qui nous renseigne sur le niveau d’intégration et la nécessité éventuelle de donner à ‘enfant d’autres points d’appui)
– Un enfant dit un mot, les autres enfants placent l’élastique en fonction du son entendu. Ils nomment la lettre en la gestuant éventuellement.
–On peut aussi décider que c’’est le bâtonnet qui se déplace. Dans ce cas, l’élastique est placé au centre du support et on renouvelle l’activité avec cet autre élément.
A VOUS DE JOUER !