Les écoles Montessori poussent comme des champignons, et quand on connait le génie de cette méthode, on ne peut que s’en réjouir! Mais le coût moyen annuel pour ce genre d’école oscille entre 5000 et 8000€ l’année! Il est bien évident que ça n’est pas à la portée de tous, or les familles peu argentées souhaitent aussi une bonne éducation pour leurs enfants!
Ce qui est incroyable, c’est que les premières « Casa Bambini » de Maria Montessori ont été ouvertes pour les enfants de familles pauvres!
Alors, que faire?
On peut commencer par lire un ouvrage sur la méthode ( voir l’onglet lectures), puis aller voir le film « Le maître est l’enfant »(1), et pourquoi pas, se rendre dans une école Montessori un jour de portes ouvertes. Ça permet déjà de se forger son opinion personnelle, pour ne pas subir « l’effet de mode ». Ensuite, on peut visiter la classe de son enfant: de nombreux professeur(e)s des écoles en maternelle ont adapté leur classe dans l’esprit Montessori: choix des activités, activités en accès libre , coin repos, coin lecture…. Ça, c’est si je suis parent. Si je suis enseignant ou éducateur, je n’ai pas forcément les moyens financiers d’investir dans tout ce matériel très onéreux, mais je peux en fabriquer beaucoup par moi-même, et aménager ma classe de façon montessorienne.
On peut aussi penser qu’en n’étant pas école labellisée « Montessori », on garde sa liberté pour faire des choses qu’on voit peu chez Montessori: de la motricité, du chant, et…les outils de la « Boîte à lettres »!
A la maison, on peut très bien faire un tas d’activités qui sont dans l’esprit Montessori: transvaser des liquides peut se faire dans la baignoire, aussi bien qu’en classe. On peut se fabriquer du matériel, aménager un coin pour l’enfant…
La grande intuition de Maria Montessori, qui fut largement reprise et développée par Hélène Lubienska de Lenval, c’est le respect de l’enfant, l’amener par le matériel -quel qu’il soit- à la concentration sur son travail ou ses découvertes, qui est le moment où il se construit le plus. Ne pas intervenir dans ses tâtonnements, lui donner des jeux où il peut trouver lui même ses erreurs, le laisser refaire x fois ce qu’il vient de découvrir, ne pas imposer un « calendrier » des acquis, du genre « s’il ne parle pas à la Toussaint, il redoublera » (entendu en petite section!), « il doit savoir utiliser les ciseaux au mois d’octobre » (entendu à cette dernière rentrée!) …il doit… il doit… Nos écoles « collectivisent » les apprentissages, Maria Montessori les individualise. Voilà, avec ces deux points- respect et travail individuel-, n’importe qui peut avoir une classe du plus pur esprit Montessori! A condition évidemment que la hiérarchie ne vous mette pas de bâtons dans les roues: nous avons tous en mémoire comment prit fin la belle aventure de Céline Alvarez et sa classe Montessori.(2)
Et puis, parler doucement, faire la minute de silence, se mouvoir librement, apprendre à s’entraider, tout ça peut se mettre en place dans n’importe quelle école, et aussi à la maison!
« Il suffit » – je mets des guillemets car je sais tout l’investissement que suppose ce « il suffit » de passer du temps à observer son enfant et adapter notre méthode d’éducation en fonction de cette observation… C’est passionnant, mais vous allez y passer du temps !
(1) « Le maître est l’enfant », film de Alexandre Mourot, documentaire sur la pédagogie Montesori, 2017
(2) si vous ne l’avez pas encore lu, commencez par celui-là: « Les lois naturelles de l’enfant » – Céline Alvarez – Éditions Les Arènes