C’est en effectuant la recherche sur les méthodes de lecture au 19ème siècle que l’idée m’est venue de faire la même chose pour le 20ème. En effet, le 20ème siècle a été au moins aussi prolixe que le 19ème en matière de recherche et de création de méthodes. Un article comme celui-ci ne peut avoir la prétention d’être exhaustif! Il s’agit d’un aperçu, d’une présentation de quelques jolies découvertes. Libre à vous de nous partager ce que vous avez rencontré de votre côté dans ce domaine…
Pour ne pas surcharger l’article, je le divise en deux: le premier recensera les méthodes syllabiques, le deuxième, les méthodes globales ou dites semi-globales, ou encore mixtes.
Cette présentation se veut surtout historique. Pas de regret, pas de passéisme! Les découvertes des neurosciences nous ont fait beaucoup progresser en matière de réflexion sur l’apprentissage de la lecture et sur les formes multiples de l’intelligence. On se réjouit à « la Boîte à lettres » de comprendre scientifiquement pourquoi les propositions de Augustin Grosselin et de Théa Bugnet marchent si bien depuis plus de 50 ans! Avant les neurosciences!
Voici donc un petit échantillon, parmi les très nombreuses méthodes syllabiques du XXème siècle:
1900 :
(Encore une méthode dont l’auteur avertit qu’elle peut être utilisée avec la phonomimie de Grosselin.)
(encore rééditée en 1942)
1910 :
Ce syllabaire a été réédité pendant plusieurs décennies.
1913 :
1920 :
Autour de 1920 :
1921 :
1924 :
1925 :
(réédité jusqu’en 1950)
1938 :
Ce manuel existe en fait depuis 1900, date des premières éditions :
Autour de 1930 :
1931 :
( cette couverture est davantage connue)
A été rééditée de nombreuses fois, ses dessins stylisés sont indémodables, et, comme me confiait une ancienne institutrice, faciles à reproduire au tableau! On peut utiliser la phonomimie de Grosselin avec ce livre.
En trois livrets, seuls les deux premiers sont intéressants.
A partir de 1936 :
Indéboulonnable! Celle que tous les parents ont tentée quand leur chérubin ne parvenait pas à lire à l’école! Plébiscitée, bien que d’autres excellents manuels ont vu le jour depuis!
1949 :
1950 :
Cette édition plus récente fait suite au « syllabaire de Mamadou et Bineta. »
(livre pour l’apprentissage du français pour les enfants africains)
1954 :
Début de la Pédagogie « Jean qui Rit », qui utilise les travaux de Théa Bugnet et de Augustin Grosselin. L’Association « le Bon Départ » estime avoir été plagiée par cette pédagogie. (source : Elly Rozinga et famille Bugnet). Il n’y a jamais eu de livre pour l’enfant, le tableau de la maitresse étant censé en faire office.
1959 :
A force de vouloir arriver rapidement à la lecture, on place l’enfant devant des difficultés qui devraient être abordées en plusieurs séances et non sur une seule page.
1964 :
a été rééditée et actualisée en 2007, avec des cahiers d’activités très intéressants. Mélange parfois les difficultés, comme ‘or -ro’ ou ‘lo- ol ‘ au lieu de les étudier séparément.
1965 :
livre quasi introuvable, il s’utilise avec les dictées muettes de Hélène Lubienska de Lenval rééditées par les éditeurs de Montessori.
1969 :
Un petit tour chez nos amis belges!
Ce livre avait été écrit pour être utilisé avec Jean qui Rit. A sa réédition en 2013, sous le titre de Tom, Zoé et leurs amis, la phonomimie présentée est celle de Borel-Baisonny.
On constate une réelle baisse de la création de manuels de lecture syllabique sur la deuxième moitié du siècle, même s’il en existe sûrement que je n’ai pas référencés, du fait de la production massive de manuels de méthode globale ou mixte.