veste de sable

Parmi les outils de la « Boîte à lettres », on trouve les exercices de motricité créés par Madame Théa Bugnet dans sa méthode « le Bon Départ« , qu’on peur retrouver dans le livre du Professeur Laurence Vaivre-Douret (1) . Les enfants sont donc très souvent en mouvement dans la classe, ce qui les aide à canaliser leur éventuelle énergie débordante!

Pendant ce temps-là, en Allemagne, une solution a été trouvée : on enfile aux enfants une veste de sable, qu’en d’autres temps on aurait appelé ‘camisole’. Après la camisole chimique, ou Ritaline, voici donc la camisole physique…

http://www.liberation.fr/planete/2018/01/24/en-allemagne-malaise-autour-des-vestes-de-sable-pour-calmer-les-enfants-hyperactifs_1624893

Sur France-Info, le 25 janvier dernier :

Des gilets de 1 à 6 kg pour calmer les enfants atteints troubles de l’attention : l’idée peut paraître dérangeante voire dangereuse. Pourtant, 200 écoles allemandes ont mis ce dispositif en place comme alternative à la Ritaline, médicament prescrit pour les enfants de plus de 6 ans atteints de trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité (ou TDAH). Libération révèle cette méthode, jeudi 25 janvier, après que les journaux allemands se sont emparés du sujet, provoquant l’indignation dans le pays.

Captures d\'écran de la page Facebook de Maintower 
Captures d’écran de la page Facebook de Maintower  (Extraits d’une vidéo)

 Si le porte-parole de l’Association des pédiatres allemands juge ce dispositif « stigmatisant », qu’en pensent les médecins français ? France-Info a interrogé le docteur Eric Konofal, spécialiste des troubles de l’attention, auteur du livre Histoire illustrée de l’hyperactivité (éd. Impulsion Naturelle). L’idée le fait « tout simplement bondir ».

France-Info : Que pensez-vous de ces « vestes de sable » ? 

Eric Konofal : Je trouve cette « expérimentation » grotesque. Ces vestes sont en fait des neuroleptiques « soft ». On continue de penser qu’il faut calmer l’enfant hyperactif à tout prix. Mais c’est tout le contraire ! Il faut éveiller leur cerveau pour les empêcher d’être impulsifs. L’impulsivité, c’est le fait de ne pas pouvoir faire les choses parce qu’on se précipite pour les faire. C’est un problème d’organisation de l’attention, et vous ne pouvez pas être attentif si vous n’êtes pas éveillé. Pour moi, c’est comme si on mettait des ressorts sur les vêtements d’une personne atteinte de Parkinson. Tant qu’on y est : faisons porter une camisole intégrale à des patients atteints d’Alzheimer !

A vous entendre, ça ressemble presque à une forme de torture…

Oui, complètement ! Vous imaginez ce que ça représente ? Si on commence réellement à faire porter ça à des enfants, il va falloir aller vérifier qu’ils n’ont pas un début de scoliose ou même d’arthrose parce qu’ils risquent d’avoir des écrasements des articulations. C’est à peu près la même chose que le « packing » avec l’autisme, un scandale dévoilé il y a quelques années. Des psychiatres « psycho-dingos » proposaient de les envelopper dans un linceul pour qu’ils se retrouvent avec eux-mêmes.

Mettre une charge comme ça, sur le dos d’un enfant, c’est lui faire porter la culpabilité de sa maladie, le poids de ses difficultés. Lui faire porter sa croix, littéralement.Eric Konofal à France-Info.

« Tout enfant qui de lui-même ne bouge pas n’est pas dans l’état normal, et que nous rendons malade celui à qui nous imposons l’immobilité ».  Pauline KERGOMARD (2)

Votre avis sur la question? Partageons nos idées et nos expériences!


(1) « Apport de l’examen psychomoteur et approches cliniques ». Voir l’onglet « lectures »

(2) Pauline KERGOMARD (1838-1925) : c’est elle qui transformera les salles d’asile en école maternelle.