C’est le cas auquel je suis confrontée le plus souvent, sauf que parfois, l’enfant en question est déjà au CM2!
Que vous soyez parents, grands-parents, professionnels (orthophoniste par exemple!), vous voilà face à un enfant qui a suivi tout son CP sans entrer dans le « mystère de la lecture », et vous vous demandez que faire!
La priorité absolue, c’est de ne pas attendre le CM2 pour arriver à ce constat. Plus vous attendez, plus il est difficile de remettre l’enfant à niveau, plus il s’est installé dans l’idée qu’il « est bête ». (Ce sont les mots des enfants)….
A la fin du CP, au mois de mai, l’enfant doit avoir acquis la lecture. Donc, inutile d’attendre: si ce n’est pas « venu » au cours des mois précédents, il ne faut pas se dire que ça viendra plus tard, il faut se dire que la méthode utilisée ne convient pas à cet enfant. Abandonnons donc celle utilisée jusqu’à présent. Si vous tentez d’aider l’enfant avec les moyens de « Maîtresse », vous participez aux yeux de cet enfant à ce qui contribue à l’enfoncer. Il faut donc faire complètement autre chose.
Et si l’on vous dit que l’enfant s’agite, qu’il n’est pas attentif, pensez simplement que les heures doivent passer bien lentement pour cet enfant qui ne capte rien de ce qui se passe et essaie donc de s’occuper comme il peut, qui essaie de donner le change pour ne pas avoir l’air trop ‘ bête’ aux yeux de ses copains!
J’apprends à lire actuellement à un enfant de CE1 qui ne reconnaissait même pas le graphisme des lettres. Ecrire p.a.p.a. avec la dictée sans crayon se révélait très difficile!
Seul le geste de la phonomimie lui fait retrouver le phonème, puis, en regardant la carte, il fait alors le lien avec la graphie. Aucune mémoire visuelle! Le papa me dit que par contre il a beaucoup d’oreille et mémorise bien la musique. La maîtresse utilise pourtant la gestuelle Borel-Maisonny, dont l’enfant n’a à peu près rien retenu. Mais les « histoires » d’Augustin Grosselin, Isabelle, Paul, Anna…alors ça, il retient.
La dictée sans crayon soutient l’effort de lecture, et l’enfant porte très fièrement l’ardoise sur laquelle il a posé ses lettres à sa mère dans la pièce à-côté: « je sais lire des vrais mots »!
N’hésitez pas à vous former: si vous appartenez à une association de soutien scolaire, arrêtez de rabâcher de l’aide aux devoirs avec des enfants qui n’ont pas encore acquis la compréhension d’un texte simple. Priorité absolue à la compréhension du texte écrit, proposez Augustin Grosselin et Théa Bugnet : vous allez utiliser des canaux sensoriels laissés en ‘jachère’, et l’enfant se débarrassera de la honte qui l’habite.
Et surtout, visez toujours l’apaisement: les progrès de l’enfant n’ont rien à voir avec une concurrence avec Maîtresse, ce travail doit être discret et présenté comme une surprise pour Maîtresse!